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Youngest recruits : pre-war, war & post-war experiences in Western Côte d'Ivoire
On suppose souvent que les jeunes qui ont été impliqués dans des groupes armés doivent être resocialisés après leur expérience militaire, comme si leur lien avec la société avait été coupé pendant leur engagement. La grande majorité des programmes de réinsertion est basée sur ce postulat.
2Le présent article explore comment de jeunes civils militarisés ont utilisé un instrument standard de réinsertion couramment employé dans les interventions internationales post conflits. À cette fin, il examine les offres d’activités d’un projet pilote mis en œuvre par la coopération allemande. Il étudie, du point de vue de ces jeunes, les avantages et inconvénients à participer à un tel projet. Ont-ils eu un mot à dire sur leur inclusion au projet ? Y a-t-il eu des différences entre les deux groupes ? Quels ont été les enjeux économiques et sociaux qui les ont motivés ? Comment utilisent-ils les perspectives de réinsertion que le projet leur propose et comment les ont-ils intégrées (ou non) avec d’autres activités plus lucratives mais en dehors du cadre du projet ? Enfin, dans quelle mesure leur participation au projet a-t-elle ou non facilité leur réinsertion sociale et économique ?
3L’essentiel des données est basé sur deux cents entretiens semi-structurés avec de jeunes recrues de faible rang impliquées dans un projet de réinsertion. Les entretiens se sont déroulés à Guiglo et à Man, fiefs principaux des milices progouvernementales et de la rébellion à l’ouest de la Côte d’Ivoire Des entretiens supplémentaires ont été réalisés avec d’autres recrues démobilisées non impliquées dans des projets de réinsertion.