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Gouverner par le chaos : ingénierie sociale et mondialisation
Nous sommes surveillés, nos activités sont analysées, nos esprits sont infiltrés, manipulés, nos comportements modifiés à notre insu, nous devenons prévisibles. Nous voilà devenus de parfaits pantins obéissant et consommant sur demande. Paranoïa ? Pas vraiment.
Les auteurs de ce texte constatent les importantes mutations qui se sont produites dans le champ politique au XXème siècle, instaurant de fait un véritable totalitarisme ambiant. La politique s'est déplacée et concentrée sur des questions purement techniques d'ingénierie des comportements et d'optimisation de la gestion des groupes.
L'ingénierie sociale est une pratique qui regroupe et applique différentes sciences dites de gestion tels le marketing, la cybernétique, le management, la PNL, le storytelling. Leur usage sur une population reconfigure les individus dans le sens d'une standardisation afin de prévoir leur comportement et d'opérer une prise de contrôle sans que ces derniers en aient conscience.
La traçabilité des personnes est une réalité : vidéosurveillance, portables (téléphones et ordinateurs), cartes de fidélité, cartes à puces, contrôle Internet (du contenu des e-mails pour gmail), instituts de veille informatique, toutes nos activités sont identifiées et nous sommes classifiés. Et ces observations ont un but : le remodelage de notre pensée et de nos comportements. Le social learning offre un autre moyen de manipuler les masses en leur faisant croire qu'une évolution de leur mode de vie, pourtant artificielle, est purement naturelle. Stuart Ewen, historien, montre comment des industriels et des chercheurs américains ont réfléchi, au sortir de la Première Guerre mondiale, aux moyens de créer un nouveau type de société et d'individu exclusivement orientés sur la production et la consommation. L'exode rural et la concentration des populations dans les villes, toujours présentés comme des fatalités historiques, répondent en réalité à deux objectifs : l'un économique, couper les groupes humains de leur autonomie alimentaire pour les rendre totalement dépendants des fournisseurs; l'autre, politique, faciliter la surveillance, plus aisée en milieu urbain qu'à la campagne. Ce texte donne une alerte. Il appelle à une prise de conscience, à la mobilisation pour une insurrection individuelle et collective.