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La peur est au-dessus de nos moyens : pour en finir avec le principe de précaution
Peur du cancer, peur des pesticides, peur des OGM, peur des antennes relais, peur des nanotechnologies, peur de manquer d'eau, d'être envahi... Peur, peur, peur !
Croyant se protéger, les Français se terrent et laissent les autres participer à l'aventure scientifique des cellules souches ou des transferts de gènes, sans eux. Ils interdisent l'épandage d'insecticide, mais s'en couvrent le corps au moindre bourdonnement. Ils dépensent l'argent qu'ils n'ont pas en dizaines de millions de vaccins contre un virus, certes contagieux, mais peu virulent. Ils invoquent le principe de précaution alors qu'il n'est qu'une conjuration de l'incertitude et se révèle, à l'usage, beaucoup plus onéreux et tout aussi efficace que de brûler un cierge à la patronne des causes désespérées.
Avec une ostentation prétentieuse, l'esprit des Lumières s'éteint dans le pays qui l'a vu naître. La peur est devenue le seul fondement de toute action collective. Véritable insulte à la raison, elle est aussi la source de la baisse de compétitivité de nos entreprises. Il ne faut pas s'étonner : la chance sourit aux audacieux.